Les grandes étapes d’un projet d’architecture d’intérieur : de la conception au chantier
- Atelier 428
- 28 juin
- 4 min de lecture

Les projets d’aménagement ne se résument pas à une belle idée ou à un croquis inspiré. Pour qu’un espace transformé soit à la fois fonctionnel, esthétique et conforme aux normes, il est essentiel de suivre les différentes étapes d’un projet d’architecture d’intérieur. Ce processus structuré, souvent technique et rigoureux, garantit la faisabilité du projet, sécurise les choix à chaque phase et permet d’anticiper les contraintes. De l’étude initiale au suivi du chantier, chaque étape a son importance pour aboutir à une réalisation maîtrisée, fidèle aux intentions du maître d’ouvrage comme à celles du concepteur.
Comprendre avant de concevoir : l’étape préliminaire
Certains projets, notamment ceux qui modifient l’aspect extérieur d’un bâtiment, qui incluent une extension ou une surélévation, nécessitent une phase préparatoire. Cette étape préliminaire commence par une étude de faisabilité. L’architecte d’intérieur réalise alors un relevé de l’existant et analyse l’état structurel, technique et architectural des lieux. Cette observation minutieuse permet de déterminer ce qui peut être conservé, ce qui doit être remis à niveau et ce qui doit être déposé ou remplacé. C’est aussi à ce moment que sont consultés les documents d’urbanisme comme le Plan Local d’Urbanisme (PLU), pour s’assurer que le projet respecte bien les contraintes réglementaires.
À l’issue de cette étude, un rapport est remis au client. Il contient un diagnostic global du bâtiment, une estimation des travaux à prévoir et, le cas échéant, la recommandation de faire appel à des spécialistes, comme un bureau d’études structure ou un cabinet d’audit énergétique.
Si les conditions sont réunies, le projet entre ensuite en phase d’esquisse. Cette étape permet de tester plusieurs pistes : deux à trois plans sont proposés, avec une lecture simplifiée de l’espace. C’est une manière de poser les bases du projet, de vérifier la compatibilité entre les souhaits du client et les contraintes du lieu, et de valider une direction générale avant de se lancer dans le détail.
Enfin, si le projet le nécessite, des démarches administratives sont entreprises. L’architecte d’intérieur peut alors constituer un dossier de déclaration préalable d’urbanisme (par exemple en cas de modification de façade ou de changement de destination d’un local), et accompagne le client dans ses échanges avec l’administration.
Concevoir dans le détail : les phases de conception
Une fois l’esquisse validée, le projet entre dans sa phase de conception à proprement parler. Cette étape, souvent la plus dense, se déploie en trois temps : l’avant-projet sommaire, l’avant-projet définitif, puis le projet de conception générale.
L’avant-projet sommaire (APS) vise à affiner la proposition initiale. À partir de la configuration choisie en esquisse, l’architecte d’intérieur développe le projet avec des plans détaillés, des perspectives en volume et des planches d’ambiances. C’est aussi à ce moment que les matériaux commencent à être évoqués. Selon les caractéristiques du projet, des prestataires extérieurs peuvent intervenir dès cette phase comme un ingénieur structure en cas d’ouverture de mur porteur.
L’avant-projet définitif (APD) pousse encore plus loin la précision. Les plans sont enrichis, les agencements intérieurs sont fixés, les revêtements sont choisis, les appareils sanitaires sont sélectionnés. Chaque espace est représenté en 2D et 3D, zone par zone. Cette étape permet aussi de figer les choix de matériaux, afin de pouvoir lancer les commandes à temps. Elle permet également de constituer les premiers éléments du dossier de consultation des entreprises de travaux.
Enfin, la phase de projet de conception générale (PRO) rassemble tous les documents techniques du projet, assortis d’un descriptif précis des travaux à réaliser, lot par lot. Cela comprend la menuiserie, la plomberie, la peinture, l’électricité... Le tout est compilé dans un dossier cohérent, qui servira de référence aux entreprises pour chiffrer et exécuter les travaux. Cette rigueur documentaire est essentielle : elle permet non seulement de comparer les devis de manière objective, mais aussi de garantir que l’exécution sera fidèle à la vision conçue.
Passer à l’action : la phase d’exécution
La dernière grande phase du projet est celle du chantier. Mais avant même que les travaux ne commencent, une étape importante s’ouvre : la consultation des entreprises. Grâce aux documents réalisés lors des phases précédentes, l’architecte d’intérieur sollicite une à trois entreprises, les fait venir sur place, échange avec elles sur les contraintes spécifiques et les aide à formuler un devis détaillé. Cette étape peut prendre plusieurs semaines, et inclut des allers-retours pour affiner les estimations.
Une fois l’entreprise sélectionnée, les documents contractuels sont préparés : un acte d’engagement fixe la durée et le coût des travaux, un cahier des clauses administratives particulières (CCAP) définit les règles de fonctionnement du chantier, et un cahier des clauses techniques (CCTP) décrit en détail les prestations attendues. Tous ces documents encadrent la relation entre le client et les entreprises. Ils sont indispensables pour assurer un bon déroulement du chantier, tant sur le plan technique que juridique.
Le suivi de chantier est ensuite assuré par l’architecte d’intérieur. Elle anime les réunions hebdomadaires, rédige les comptes-rendus, vérifie la bonne exécution des prestations. Elle peut aussi ajuster certains détails en cours de chantier, notamment lorsqu’apparaissent des éléments invisibles lors des relevés (poutres cachées, gaines non détectées, etc.). Elle s’assure également que les paiements correspondent à l’avancement réel des travaux.
Enfin, le projet s’achève par la réception du chantier. L’architecte organise une visite avec le client pour vérifier chaque détail. Si certaines prestations sont incomplètes ou insatisfaisantes, elles sont consignées dans un procès-verbal de réserves. L’entreprise dispose alors d’un délai pour les corriger. Une seconde visite permet de constater la levée de ces réserves. Ces deux rendez-vous, et les documents qui les accompagnent, sont essentiels car ils déclenchent les garanties légales : la garantie de parfait achèvement (valable un an), la garantie de bon fonctionnement (deux ans), et la garantie décennale (dix ans).
Suivre les étapes d’un projet d’architecture d’intérieur : un passage essentiel
Ce découpage en phases successives peut paraître lourd ou trop technique pour un regard extérieur. Pourtant, chaque étape joue un rôle crucial. Le respect de ce protocole est la condition sine qua non pour que le projet soit non seulement réalisable, mais aussi cohérent, durable et conforme à toutes les obligations réglementaires. Ce cadre rigoureux est aussi ce qui permet, paradoxalement, la liberté de créer. Il sécurise l’ensemble des parties, permet d’anticiper les imprévus, et garantit une exécution fidèle à l’intention de départ.
Si vous avez un projet de rénovation, d’aménagement ou de transformation, n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter : l’Atelier 428 vous accompagne à chaque étape, avec méthode, créativité et exigence.